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Architecte

CLUYSENAAR Jean-Pierre

Informations :

  • Prénom: Jean-Pierre
  • Nationalité: belge
  • Activité: Architecte
  • Date et lieu de naissance et de décès: Né le 28 mars 1811 à Kampen, aux Pays-Bas et mort le 16 février 1880 à Bruxelles.

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CLUYSENAAR Jean-Pierre
Fiche créée ou mise à jour par : le 8 mai 2020

Description:

Figure de proue de l’éclectisme, Jean-Pierre Cluysenaar s’est inspiré de tous les styles architecturaux. Sans en faire un jeu formel, il choisit toujours le style le mieux adapté au programme qui lui est imposé. Sa production ne couvre pas moins de 200 projets qui balayent tous les domaines, de la cité ouvrière aux grands palais en passant par les aménagements urbains dont très peu seront toutefois réalisés. Il n’hésite pas à recourir aux techniques industrielles qu’offre l’industrie métallurgique en créant de vastes surfaces vitrées soutenues par des charpentes de fer.

Jean-Pierre Cluysenaar est né dans le village frison de Kampen le 28 mars 1811 dans une famille de maîtres-d’œuvre et d’ingénieurs originaires du Tyrol bavarois. Son père, ingénieur au Waterstaat, a été transféré sous le gouvernement de Guillaume Ier à Gosselies en 1817. Jean-Pierre a fréquenté l’école jusqu’à l’âge de seize ans et a ensuite travaillé pour un tailleur de pierre, tandis que le soir il s’est perfectionné en « dessin d’art » à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Ses professeurs furent successivement Alexander Werry et Pierre Tasson.

L’œuvre de Cluysenaar dès le début a correspondu aux attentes sociales de la riche bourgeoisie émergente. Cluysenaar était conscient que seule cette classe sociale pouvait satisfaire ses ambitions d’architecte.
La grande majorité de cette nouvelle bourgeoisie libérale résidant dans la ville, le travail de Cluysenaar était donc principalement urbain. L’embellissement urbain est donc devenu son principal objectif.
J.-P. Cluysenaar a également essayé de se connecter avec la campagne pour cette même clientèle. Dans ses conceptions de maisons de campagne, villas, châteaux, fermes, … il s’est efforcé de donner un effet extérieur à ces bâtiments à travers la couleur, la nature des matériaux utilisés (pierre bleue et blanche, brique rouge).

Cluysenaar voulait son propre style, nouveau et rationnel, qui remplacerait l’esthétique éclectique.
Après ses études universitaires, le jeune artiste a rejoint le ministère des Travaux publics. Il y était actif sous la direction générale de l’éminent Tilman François Suys (1771-1834), architecte de la cour sous Guillaume Ier et responsable de l’achèvement du futur du Palais de l’Académie, l’ancien Palais du Prince d’Orange à Bruxelles. Suys a rapidement remarqué le talent du jeune Cluysenaar et l’a nommé après un certain temps collaborateur permanent.
Cluysenaar a notamment retravaillé les dessins et croquis pris par Suys lors de son voyage en Italie et s’est ainsi familiarisé avec l’architecture latine, les cinq ordres de Vignole, le sens classique de l’harmonie et de la composition.
Dans cet esprit, il a rédigé tous les détails du Palais de l’Académie: les plafonds, la salle de marbre, toutes les voûtes. À Bruxelles, il a ensuite achevé l’aile droite du palais d’Arenberg, le pavillon du marquis de Cazaux et enfin la maison de Suys à la Porte de Schaerbeek.

Mais l’intérêt de Jean-Pierre Cluysenaar ne se limite certainement pas à l’architecture. Il est également fasciné par les mouvements sociaux en France et en Allemagne, et séduit par les idées de Charles Fourier (1772-1837).
À partir de 1836, il construit donc un premier complexe pour plusieurs familles à Bruxelles, l’ »Hôtel de Paris » (1837). Toujours à Bruxelles, rue Royale, il construit l’ »Hôtel Cluysenaar » (1838-1839). Il a ainsi introduit une toute nouvelle forme de vie sociale dans la capitale.
Tout comme l’Hôtel de Paris et l’Hôtel Cluysenaar ont été conçus dans l’esprit d’un certain habitat communautaire, les Galeries Saint-Hubert (1847) étaient une communauté commerciale avec plusieurs petits magasins et attractions.
Grâce à cette réalisation, J.-P. Cluysenaar est rapidement devenu l’architecte bruxellois le plus célèbre de l’époque. La galerie devait remplacer un quartier de misère, et établirait une connexion directe entre la Grand-Place et le quartier résidentiel du Marais. En premier lieu, ce « passage » serait bienvenu comme liaison Nord-Sud. De plus, avec sa galerie vitrée, Cluysenaar souhaitait franchir la première étape d’un processus de rénovation à grande échelle qui devait embellir la ville de Bruxelles. Il souhaitait rendre sa galerie attrayante en offrant aux visiteurs, protégés de toutes les conditions météorologiques, une multitude d’attraits: boutiques, cafés, restaurants et théâtres.

En conséquence, le centre de la ville a pris un aspect plus moderne, sans aller à l’encontre du paysage urbain ancien défini par les façades brabançonnes. L’introduction des éléments doriques, ioniques et corinthiens, qui deviendront encore plus vifs dans ses constructions ultérieures, se trouve déjà dans le processus d’élaboration de la galerie. La structure répétitive des façades définit les volumes intérieurs.
Dans sa période gréco-latine, Cluysenaar élabore encore le projet de la rue Royale : il consistait en deux marchés couverts interconnectés parallèles à la rue Royale. Entre les deux, un escalier monumental reliait la place du marché à la place du Congrès plus élevée. Selon certains, cet escalier était la plus belle pièce d’architecture qui ornait la capitale.

Vers 1850, un flux de publications diffuse les nouvelles idées d’architectes parisiens comme Hector-Martin Lefuel (1810-1881) et Louis Visconti (1791-1853), qui travaillent tous deux sur la nouvelle partie du Louvre. On prône l’utilisation de constructions métalliques et de matériaux naturels qui montrent la structure par leur couleur. Cluysenaar a suivi de près cette évolution et réalise ainsi l’église de fer d’Argenteuil (1855-1862) achevée par l’architecte nivellois Raymond Carlier  (disparue).
L’œuvre la plus intéressante qui définit cette deuxième période est le « marché de la Madeleine « , qui n’a été que partiellement conservé. Ce projet témoigne d’un esprit innovant par l’utilisation de la fonte et des différents matériaux.
Les entrepôts de M. Lorsont et M. Waucomont-Billen (1850) dans la rue du Midi à Bruxelles témoignent également de cette même architecture nouvelle.

Comme on peut le constater en partie dans l’Institut pour les aveugles (1852) à Bruxelles, dont il a fait les plans gratuitement, le travail de Cluysenaar de sa deuxième période est caractérisé par le mélange de matériaux colorés, Cluysenaar a utilisé le terme “apparence polychrome”. Cette polychromie se retrouve non seulement dans les nombreux châteaux qu’il a construits, comme à Dilbeek, Drogenbos, Argenteuil, Vieusart … mais surtout dans les bâtiments du chemin de fer de la ligne ‘Dender en Waes’, qui peuvent être considérés comme les plus représentatifs de sa nouvelle approche.

La remarquable activité de Cluysenaar se traduit également par des missions à l’étranger : à Aix-la-Chapelle, il construit “l’hôtel Nüllens” (à partir de 1843), toujours en Allemagne, à Homburg, plusieurs hôtels et une salle de jeux et pour l’exposition universelle de Londres (1851). Sa réputation lui a valu de devenir membre honoraire dans diverses associations nationales et étrangères, telles que la « Commission des monuments royaux », l’ »Académie Royale » à Anvers et la « Société pour la promotion de l’architecture » à Amsterdam.
La valeur de Cluysenaar réside sans aucun doute dans le caractère à la fois urbain et recherché de son architecture. Paradoxalement, il érigera ses plus belles constructions dans les zones les plus difficiles, comme à la Madeleine et la rue Royale. Il a magistralement intégré ces contraintes et a ainsi obtenu des constructions qui pouvaient s’intégrer parfaitement dans le tissu urbain.

Complément

Quelques œuvres encore visibles

- Châteaux et hôtels particuliers

- Hôtel du baron Brugmann, rue d’Arenberg, Bruxelles (1844)

- Hôtel Nagelmackers, Liège (1846)

- Château Rey, Drogenbos (1852-1853, devenu le château de la famille Calmeyn

- Hôtel Cerfontaine, place Saint-Lambert, 11, Liège (1853), devenu le siège du Cercle catholique "Concordia" en 1866; racheté par le Grand Bazar en 1899

- Château du comte Ferdinand de Meeûs ou Château d'Argenteuil, Waterloo (1856-1858) (aujourd'hui Scandinavian School)

- Hôtels de Meeûs, square Frère-Orban, Bruxelles (1861)

- Château, écuries et remises du baron de Viron, actuelle maison communale de Dilbeek (1862)

- Château de Vieux-Sart, Corroy-le-Grand (1864)

Architecture publique

- Kiosque à musique parc royal, Bruxelles (1841)

- Galeries royales Saint-Hubert, Bruxelles (1845-1847)

- Salle de concert, Aix-la-Chapelle (1846)

- Place des Panoramas de la rue Royale autour de la Colonne du Congrès, Bruxelles, 1847

- Marché de la Madeleine, Bruxelles (1847)

- Galerie Bortier,Bruxelles (1848)

- Hospice des Aveugles, devenu aujourd'hui la Résidence Porte de Hal - Ancienne Maison des Aveugles, Bruxelles (1855), construite pour la Société royale de philanthropie

- Théâtre et Kurhaus, Bad Homburg (1851, 1862-1866)

- Église Notre-Dame de la Visitation de Rochefort, (1870-1874)

- Conservatoire royal de Bruxelles, rue de la Régence (1872-1876)

Numéro d'identification de la fiche : 625eae8a1919ef5

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