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Monumen

Pont de Fragnée – Liège

Informations :

  • Sculpteur 1: ROUSSEAU Victor
  • Sculpteur 2: DILLENS Julien
  • Fondeur 1: COMPAGNIE DES BRONZES
  • Adresse ou lieu-dit: Pont de Fragnée
  • Code postal (en Belgique): 4000
  • Localité: Liège
  • Région: Région wallonne
  • Province: Liège
  • Pays: Belgique
  • Continent: Europe
  • Latitude: 50.621059
  • Longitude: 5.579406
  • Matériau: Bronze, Fonte, fer forgé, acier
  • Type d'oeuvre: Statues décoratives, Lampadaires - torchères - candélabres, Fontes de bâtiment - colonnes - tuyaux - etc
  • Morphologie: mobilier urbain
  • Année: 1905, 1948, 2001
  • Titulaire(s) et droits sur les photos: La Fonderie

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Pont de Fragnée – Liège
Pont de Fragnée - Liège - Image1Pont de Fragnée - Liège - Image2Pont de Fragnée - Liège - Image3Pont de Fragnée - Liège - Image4
Fiche créée ou mise à jour par : le 13 septembre 2018

Description:

Pont enjambant la Meuse à proximité de l’embouchure de l’Ourthe et du départ de la Dérivation, construit à l’occasion de l’Exposition universelle de Liège de 1905, démoli en 1940. Achevé d’être reconstruit en 1948, il fut encore fortement restauré entre 1993 et 2001. Garde-corps, candélabres et décoration sculptée en bronze.

Description de l'objet

Le pont actuel est une reconstruction du pont bâti à l’occasion de l’Exposition universelle de 1905.

A l’époque, l’architecte liégeois Paul Demany, chargé de la décoration de l’ouvrage et adepte du classicisme français, s’était largement inspiré du pont Alexandre III construit à l’occasion de l’Exposition universelle de 1900 sur la Seine à Paris.

Outre la décoration des maçonneries en pierre, Demany s’était vu attribué la conception des ouvrages en bronze coulé. Il s’agissait, d’une part, des éléments utilitaires (garde-corps, candélabres) devant avoir un caractère ornemental et, d’autre part, des statues constituant le décor allégorique du pont.

De chaque côté du pont, le garde-corps était composé de 64 cadres surmontés d’une main courante et placés entre des montants verticaux, ceux-ci étant fixés à la tranche du tablier par un contrefort ouvragé. Le cadre consistait en une armature de fer forgé de part et d’autre de laquelle venaient se placer « en sandwich » deux groupes identiques, en bronze coulé, riveté ensemble. Le sculpteur Julien Dillens fut choisi pour la décoration sculptée des garde-corps. Chaque groupe comptait un mascaron, visage rayonnant dans un ovale, et des éléments de type feuilles d’acanthe, coquilles, fleurons, vrilles et rosaces. Sur les panneaux alternaient des visages masculins et féminins. Le contrefort mentionné plus haut était également réalisé par habillage d’une pièce en fer forgé par des feuilles en bronze. Tous les bronzes étaient dorés, tandis que les fers forgés étaient peints de la même façon que la superstructure. Des cadres de longueur inférieure furent utilisés à la clé des arcs et à la jonction des socles.

Les candélabres étaient intégrés au garde-corps en reposant sur les montants verticaux. Chacune des trois travées du pont en comptait trois de chaque côté du pont. Des candélabres similaires isolés de l’ensemble furent placés sur les esplanades de part et d’autre du pont. Les 32 candélabres en fer ornés de bronze mesuraient 5 mètres de haut et étaient dotés de trois branches. Les lanternes reposaient sur une fine structure ouvragée et étaient surmontées d’un chapiteau. Les deux branches latérales courbes étaient ornées de feuilles en bronze doré, épousant leurs formes. 

Les rondes-bosses en bronze constituant le décor allégorique furent réalisées par le sculpteur Victor Rousseau, sous la direction artistique de l’architecte. Il s’agit de quatre Renommées dorées à l’or fin portées par les pylônes, de quatre figures allégoriques adossées à ceux-ci représentant le Vieux Fleuve (masculin) et le Nouveau Fleuve (féminin), et de huit Tritons répartis sur les piédestaux.

Historique

Vers 1897 germe l’idée que Liège pourrait accueillir une exposition universelle, à l’instar de Bruxelles et d’Anvers. La cité profite de cette occasion pour s’embellir par la construction d’ouvrages utiles au commerce et à la prospérité de la ville. La plaine dite “des Aguesses”, au sud-est de la ville, est choisie comme site de l’Exposition universelle de 1905, année du 75e anniversaire de l’Indépendance nationale. D’énormes travaux sont entrepris qui remodèlent la configuration des cours d’eau de Liège et permettent d’enrayer leur débordement. La construction de plusieurs nouveaux ponts est dès lors nécessaire, dont le pont de Fragnée, destiné à devenir la majestueuse porte de l’Exposition.

La conception technique du pont est l’œuvre d’Émile Jaquemin, ingénieur principal des Ponts et Chaussées à Liège. La réalisation est adjugée à la société Cockerill le 16 janvier 1903. L’architecte Paul Demany (1859-1912) est chargé de la décoration du pont.

C’est la Compagnie des Bronzes qui obtient le marché pour la réalisation des garde-corps, des candélabres et des ornements imaginés par Demany. La Compagnie sous-traite les éléments en fonte coulée à la Fonderie d’ornements J.G. Réquilé et fils de Liège. Les pièces en fer forgé, soit 4 grilles pour les oculus des culées, 130 panneaux de garde-corps et 180 contreforts sont confiées à la Serrurerie et Ferronnerie d’Art Pierre Desmedt de Bruxelles.

Les lanternes au gaz sont commandées à la société allemande Actien Gesellschaft für Gas u. Elektricitat Hauptwerkstatt de Köln-Ehrenfeld, au total 96, soit 32 grands modèles pour la pièce centrale des candélabres et 64 modèles de format « normal » pour les branches latérales. Les globes ordinaires sont changés par des globes plus renflés en demi-cristal avec gravure à l’acide en mat des ornements sur fond clair, vraisemblablement réalisés par les Cristalleries du Val Saint-Lambert. 

Le pont est volontairement détruit en mai 1940, lors de l’invasion allemande, comme les sept autres ponts sur la Meuse. Les travaux de reconstruction débutent en 1946. La décoration originelle est restituée dans la mesure du possible, mais les candélabres sont supprimés car jugés trop coûteux. Ils sont remplacés par des poteaux de type routier devant servir à l’éclairage et aux lignes électriques du tramway (seulement deux par travée du pont). Les bronzes sont tous recoulés par les Ateliers Dehin Frères à Liège. L’alliage utilisé donne un ton proche de celui de l’or à 24 carats. Les statues sont retirées de l’eau et mises à l’abri pour n’être replacées sur leur socle qu’en 1959. L’inauguration du nouveau pont eut lieu en 1948.

De 1993 à 2001, le pont est l’objet d’une vaste campagne de restauration : réfection de la chaussée, décapage et mise en peinture de la charpente métallique et restitution de l’aspect du décor initial. Les poteaux d’éclairage inesthétiques mis en place à la reconstitution sont transformés pour redonner l’effet majestueux des luminaires de 1905. Intégrés dans le garde-corps comme les candélabres de 1905, ils présentent à leur base un ornement similaire et sont évidemment déjà alimentés en électricité. Ils sont donc raccourcis pour s’harmoniser avec la taille des statues (environ 5 mètres). Par ailleurs, sur base des sources iconographiques, l’entreprise artisanale liégeoise Menchior et fils, sculpteurs ornemanistes, est chargée de sculpter un modèle en plâtre de tous les types de pièces qui viendront s’ajouter au poteau de base. Ces modèles servent à créer le moule des pièces à couler. Les bronzes du garde-corps sont démontés et nettoyés pour leur rendre leur aspect doré.

En 1994, l’ouvrage d’art est officiellement classé comme monument du Patrimoine wallon. En 2013, il est repris dans le Patrimoine immobilier exceptionnel de la Région wallonne.

Référence source

Documentation et CP La Fonderie

Bibliographie et liens

G. LEMAIRE, Le Pont de Fragnée à Liège,  dans Les Cahiers de La Fonderie, n°28-29 : Fabrique d'Art. La Compagnie des Bronzes de Bruxelles, 2003, pp. 154-155

M. MICHELS et C. MASSANGE, Art et travaux publics. La Compagnie des Bronzes et les candélabres du Pont de Fragnée, dans Les Cahiers de La Fonderie, n°23, 1997, pp. 28-33

M. MICHELS, Le pont de Fragnée à Liège. Première partie : cent ans d’histoire, dans Cahiers du MET, 9, 1994 (publié dans le cadre des Journées du Patrimoine consacrées à l’archéologie industrielle)

Documentation La Fonderie

Numéro d'identification de la fiche : 4585b9a398017d55

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